Reenactment

Le sujet a donné lieu à plusieurs analyses :

  • Nathalie Leleu, « “Mettre le regard sous contrôle”. Répliques, copies et reconstitutions au XXe siècle : les tentations de l’historien d’art », Les Cahiers du Mnam, n° 93, Paris, automne 2005.
  • Monumenti effimeri. Storia e conservazione delle installazioni, sous la dir. de Barbara Ferriani & Marina Pugliese, introduction Germano Celant, Milan, Mondadori/Electa, 2009.
  • Reesa Greenberg, « Remembering Exhibitions. From Point to Line to Web », Tate Paper, n°12, Londres, automne 2009.
    <http://www.tate.org.uk/download/file/fid/7264>
    [L’auteure distingue : les reconstitutions ; les variations, détournements ou pastiches ; la construction mémorielle par archives.]
  • Elitza Dulguerova, « L’expérience et son double. Notes sur la reconstruction d’expositions et la photographie », Intermédialité. Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques / Intermediality. History and Theory of the Arts, Literature and Technologies, n° 15 « Exposer/Displaying », Montréal (Québec), Université de Montréal, printemps 2010.
    <https://www.erudit.org/revue/im/2010/v/n15/044674ar.pdf>
  • Élodie Royer & Yoann Gourmel, « Les Fleurs américaines », in catalogue de l’exposition éponyme (Le Plateau, 13 décembre 2012-17 février 2013), Paris, Frac Île-de-France, 2014.

C’est une histoire de l’art toute proche qui demande un inventaire. Une typologie peut permettre de distinguer reprises, évocations, détournements, documentations, jeux avec la publication, etc. La difficulté surgit quand il faut distinguer reprises d’œuvres et reprises d’expositions, tant il est vrai que depuis plusieurs décennies maintenant, les expositions d’artiste font souvent œuvre.

Il y a de fortes chance que notre liste comporte des manques. C’est parfois long comme lacune. Elle intègre entre autres les exemples cités par Greenberg et Dulguerova. Nous ne mentionnons que pour mémoire les reconstitutions d’œuvres : Merzbau de Kurt Schwitters, Espace Proun de Lissitzky. Nous commençons par le Kabinett der Abstrakten, recréé en 1968, qui, s’il est une œuvre de Lissitzky, est aussi une exposition de collection. Dulguerova, quant à elle, insiste avec raisons sur l’exposition pionnière du Lacma, en 1980. Stationen der Modern, en 1988, reste une référence incontournable bien que les images en restent peu diffusées. On sera non moins attentif aux expositions fomentées par Goran Đorđvić ou à celles conçues par Mathieu Copeland. L’essai de Celant relatif à When Attitudes Becomes Form, en 2013, demeurera – en bien ou en mal – comme une surenchère du genre.

La photographie sert le plus souvent de point de départ. Certaines photographies d’exposition, reproduites régulièrement, sont devenues de véritables icônes modernes, telle celle de la salle de Malevitch à l’exposition 0.10, avec le tableau dans le coin et la chaise du gardien, celle de l’Obmokou, avec l’entrée de la salle formant cadrage, celle de la Dada Messe, avec le mannequin suspendu, etc. C’est ce qu’a bien compris David Diao, dès 1985, quand il reprend le display de la salle de Malevitch à 0.10, et, avant lui, Goran Đorđvić (en ce qui concerne ce dernier, notre relevé est incomplet).

Christian Besson

Essai de chronologie

  • Erich Buchholz (1891-1972) réalise en 1965 la maquette de l’atelier qu’il occupe à Berlin depuis 1922. Des photos en ont été présentées à la Grosse Berliner Kunstausstellung de mai à octobre 1923.
  • Le Kabinett der Abstrakten créé par El Lissitzky, sur l’initiative d’Alexander Dorner, alors directeur, pour la Gemäldegalerie du Provinzial Museum d’Hanovre, en 1927, détruit par les nazis en 1937, est reconstitué dans le nouveau Landesmuseum d’Hanovre, en 1969. Depuis 1979, dans le Sprengel Museum, Hanovre. (Rappelons que la première mouture avait été le Raum für konstruktive Kunst présenté à l’Internationale Kunstaussstellung de Dresde, en 1926, et que Lissitsky désignait ces deux créations sous l’expression de Demonstration Raum.)[1]
  • [Pour mémoire: Prospectretrospect – Europa 1946-1976(Städtische Kunsthalle, Düsseldorf, 20-31 octobre 1976) rassemblait des Documents sur les expositions considérées comme marquantes depuis 30 ans. Le catalogue est un bon outil. (curators : Benjamin Buchloh, Rudi Fuchs, Konrad Fischer, John Mateson, Hans Strelow) ]
  • The Avant-Garde in Russia: New Perspectives 1910- 1930, Los Angeles County Museum of Art, 8 juillet-28 septembre 1980. Commissaires d’exposition: Stephanie Barron et Maurice Tuchman. Architecture intérieure: Frank Gehry. Cette exposition est particulièrement analysée par Elitza Dulguerova. Cf. référence supra. Elle comportait :
    — i. la reprise du coin de la salle Malevitch de la fameuse exposition Последняя футуристическая выставка картин „0,10” (La dernière exposition futuriste de peintures „0,10”, Petrograd, 19 décembre 1915-19 janvier 1916), en y adjoignant un agrandissement photographique de la salle d’origine ;
    — ii. la reprise de pièces de l’exposition de l’Obmokhou (société des jeunes artistes), Moscou, mai-juin 1921, auxquelles étaient adjointes deux photographies de l’exposition originale.
    The Avant-Garde in Russia: New Perspectives 1910- 1930, a été reprise au Hirschhorn Museum and Sculpture Garden, Washington, 20 novembre 1980-15 fécvrier 1981.
  • La Rue (16 mannequins de Jean Arp, Hans Bellmer, Marcel Duchamp, André Masson, Sonia Mossé, Wolfgang Paalen, Man Ray, Yves Tanguy…) de l’Exposition internationale du surréalisme (Galerie des beaux-arts, 1938) est reconstituée pour Paris-Paris 1937-1957 (au Centre Pompidou, 27 mai-2 novembre 1981). Curator : Germain Viatte.
  • Sur une proposition de Harald Szeemann, le Merzbau de Kurt Schwitters est aproximativement refait, en s’appuyant sur une modélisation 3D réalisée à partir de 3 photographies de 1933. Designer : Peter Bissegger. Production : Sprengel Museum, Hanovre (où on peut le voir). Il est d’abord montré au Kunsthaus de Zurich (11 février-30 avril 1983) dans Der Hang zum Gezamtkunstwerk, curatée par Szeemann.
    — Par ailleurs, une copie itinérante, réalisée pour Dada and Constructivism (Annely Juda Fine Art, Londres, 1988-89) circule depuis, un peu partout dans le monde.
  • Dans Kazimir Malevič/Malevich, Zadnja futuristična razstava / the last futurist exhibition, présenté dans un appartement privé à Belgrade, 17 décembre 1985-19 janvier 1986, un certain Malevitch [alias Goran Đorđvić] reprend les œuvres et le display de la salle Malevitch de la fameuse exposition Последняя футуристическая выставка картин „0,10” (La dernière exposition futuriste de peintures „0,10”, Petrograd, 19 décembre 1915-19 janvier 1916).
    — Repris Gallery Skuc, Ljubljana, 1986.
    — Repris dans l’exposition Fiction recconstructed, Gallery Skuc, Ljubljana, 2001.
    — Repris dans l’exposition Fiction recconstructed, Muzej savremene umetnosti, Belgrade, janvier 2002.
    — Repris dans l’exposition The present and presence, Muzej sodobne umetnosti, Metelkova (Ljubljana), 2011-2012.
    — Repris dans l’exposition Art Histories, Vox, Montréal, 16 mars-19 mai 2012.
    Cf. : Marina Grzinic, « Fction reconstructed. », Art Margin, revue en ligne, 30 janvier 2002. <http://www.artmargins.com/index.php/archive/345-dispatch-from-ljubljana>
    Cf. : Inke Arns, « Retroavantgarde », in Post-War Avant-Gardes between 1957 and 1986, sous la dir. de Christian Höller, L’internationale, dossier en ligne, 2015, p. 267-272. <http://www.internationaleonline.org/media/files/linternationale-post-war-avant-gardes-between-1957-and-1986.pdf>
    — Kazimir Malevich: Autobiography, Galerija Gregor Podnar, Berlin, 27 juin-19 septembre 2009, comporte de nouvelles reprises de l’image du coin de salle occupé par Malevitch à O.10 (Petrograd, 1915).
  • International Exhibition of Modern Art, New York, 1996, constituée de copies de certaines œuvres présentées dans l’exposition éponyme de 1913 (Armory Show), mais aussi d’œuvres postérieures du Moma, est présentée Muzej savremene umetnosti, de Belgrade, en septembre 1986. Curator : B. Mijuskovic. Présenté par Walter Benjamin [alias Goran Đorđvić].
    — Repris Gallery Skuc, Ljubljana, octobre-novembre 1986.
    — Repris dans l’exposition Fiction recconstructed, Gallery Skuc, Ljubljana, 2001.
    — Repris dans l’exposition Fiction recconstructed, Muzej savremene umetnosti, Belgrade, janvier 2002.
    : Marina Grzinic, « Fction reconstructed. », Art Margin, revue en ligne, 30 janvier 2002. <http://www.artmargins.com/index.php/archive/345-dispatch-from-ljubljana>
    Cf. : Inke Arns, « Retroavantgarde », in Post-War Avant-Gardes between 1957 and 1986, sous la dir. de Christian Höller, L’internationale, dossier en ligne, 2015, p. 267-272 <http://www.internationaleonline.org/media/files/linternationale-post-war-avant-gardes-between-1957-and-1986.pdf>
  • This is Tomorrow, organisée par l’Independent Group de l’ICA (Whitechapel Art Gallery, Londres, 1956) est en partie reconstituée dans This is Tomorrow Today, organisée par l’Institute for Contemporary Art (Clocktower Gallery, New York, 22 octobre 1987-…), curator : Brian Wallis.
    Cf. : This is Tomorrow Today: The Independent Group and British Pop Art, sous la direction de Brian Wallis, New York, Institute for Art and Urban Ressources, 1987, édition limitée.
    Cf. : Modern Dreams : The Rise and Fall and Rise of Pop, New York, The Institute for Contemporary Art / Cambridge (Mass.)/Londres, The MIT Press, 1988, qui reprend dans sa première partie l’édition précédente.
    — This is Tomorrow est reconstruite à la Whitechapel Gallery, 9 septembre 2010-6 Mars 2011.
    Cf. : la réédition du catalogue de This is Tomorrow, Londres, Whitechapel, 2010.
    This was Tomorrow. The Invention of Pop’Art in Great Britain, Kunstmuseum Wolfsburg, 30 octobre 2016-10 février 2017, revient sur cette même eposition.
  • L’Avant-garde a bientôt cent ans, stand de la galerie Éric Fabre, FIAC, Paris, 21-30 octobre 1988, présente des œuvres disparues des Arts Incohérents (1882-1891), œuvres reconstituées par Présence Panchounette à partir des dessins des catalogues ou d’après le seul titre.
    — Reprise : L’Avant-garde est la doyenne de l’humanité, exposition de Présence Panchounette, montrée au Mamco, Genève, 25 février-24 mai 2009 (dans le cadre du cycle rolywholyover, septième et dernier épisode). Les œuvres de Présence Panchounette ont été refaites pour l’occasion par le Mamco avec un nouveau display.
  • Stationen der Modern (Berlinische Galerie, 25 septembre 1988-8 janvier 1989), « ein Ausstellung über Ausstellungen », évoquait par des œuvres et des documents 20 expositions berlinoises de 1910 à 1969, de la Brücke à la Fernsehgalerie de Gerry Schum. Une salle par Exposition. Gros catalogue. Curators Eberhard Roters & Jörn Merkert.
    Künstlergemeinschaft Brücke, Dresde, 1910
  1. Der Blaue Reiter, Munich, 1911
  2. Erster Deutscher Herbstsalon, Berlin, 1913
  3. Erste Internationale Dada-Messe, Berlin, 1920
  4. Erste Russische Kunstausstellung, Berlin 1922
  5. Neue Sachlichkeit, Mannheim, 1925
  6. Film und Foto (Werkbund), Stuttgart, 1929
  7. Grosse Deutsche Kunstausstellung, Munich, 1937
  8. Entarte Kunst, Munich, 1937
  9. 20th Century German Art, Londres, 1938
  10. Freie Deutsche Kunst, Paris, 1938
  11. Allgemeine Deutsche Kunstausstellung, Dresde, 1946
  12. Zen, Munich, 1950
  13. subjektive fotographie, Sarrebruck, 1951
  14. Neuexpressionisten, Francfort, 1952
  15. II. documenta ‘59, Cassel, 1959
  16. Zero, Berlin, 1963
  17. Fluxus, Wuppertal, Wiesbaden, Dusseldorf, 1962-63
  18. Ein Jahr Großgörschen 35, Berlin, 1965
  19. Fernsehgalerie Berlin Gerry Schum, Berlin, 1969
  • Une autre affaire (Le Consortium, Dijon, 18 novembre 1989-13 janvier 1990), rejoue 4 expositions « historiques » avec beaucoup de liberté. Curators: Xavier Douroux, Franck Gautherot, Éric Colliard.
    Peinture abstraite, Genève, 1984 (curator : John M Armleder)
    Red, Massimo Audielo Gallery, New York, 1986, (curator : Bob Nickas)
    Semi(op)tics, New York, 1984 (curator : Steven Parrino)
    Science Fiction (curator : Peter Halley)
    — à quoi s’ajoutent dans son lieu d’origine des extraits de Présence discrète, (Musée des beaux-arts, Dijon, 1983, curators : Xavier Douroux, Frank Gautherot, Christian Besson + Daniel Buren)
    (Cf. Compilation – une expérience de l’exposition, Dijon, Les Presses du réel, 1998).
  • Les salles de Entartete Kunst(Munich, 1937) sont reproduites en petites maquettes (avec de petites photographies) dans l’exposition Degenerate Art: The Fate of the Avant-Garde in Germany, Los Angeles County Museum of Art, 17 février-12 mai 1991 ; Art Institute of Chicago,22 juin-8 septembre 1991. Curator Stephanie Barron. Les maquettes elles-mêmes sont disposées dans un couloir construit ad hoc, évoquant les deux corridors du rez-de-chaussée de l’exposition d’origine.
  • Le Salon de Fleurus, est la reconstitution anonyme du salon parisien de Gertrude Stein, 27 rue de Fleurus, entre 1904 et 1934. Il fut ouvert au public à New York, 41 Spring Street, de 1992 à 2013, et comporte meubles et reproductions peintes. Depuis, il fonctionne comme exposition itinérante gérée par Salon de Fleurus et Independent Curators International (ICI), New York. Goran Djordjevic se présente comme en étant le
    Une sélection des collections a figuré dans Fiction Reconstructed (Ljubljana, Belgrade et Budapest, 2000-2002). Salon de Fleurus fut ensuite inclus dans la Whitney Biennial (7 mars-26 mai 2002), dans la Sydney Biennial (15 mai-14 juillet 2002), ainsi que dans l’exposition Am Anfang der Bewegung stand ein Skandal(Lenbachhaus, Munich, 22 juin-8 septembre 2002). Des sélections des collections ont aussi été montrées dans les expositions What is Modern Art? (Kunstlerhaus Bethanien, Berlin, 29 septembre-29 octobre 2006), The Making of Americans (James Gallery, CUNY Graduate Center, New York, 9 mars-2 juillet 2011), Les Fleurs Américaines (Le Plateau, Paris, 13 décembre 2012-17 février 2013), et The Unmaking of Art An exhibition based on a lecture by Walter Benjamin (e-flux, New York, 21 novembre 2014-21 janvier 2015), pour cette dernière sous le titre From the Autobiography of Alice B. Toklas.
    — En 2011, the Metabolic Studio (Los Angeles) a ouvert une autre version du Salon de Fleurus, avec une collection intitulée Portraits and Prayers qui ressemble de près au Salon parisien du début du vingtième siècle, et a voyagé à Ashkal Alwan, Beyrouth, 8 janvier-25 février 2014.
  • 1968 (Le Consortium, Dijon, 17 octobre-30 décembre 1992), rejoue 6 événements de 1968 (textes et/ou expositions) avec beaucoup de liberté (œuvres plus récentes, autres artistes éventuellement). Curator extérieur: Bob Nickas.
    — Marcel Brodthaers, Lettre ouverte du 7 juin 1968, Palais des beaux-arts de Bruxelles,
    — Lucy Lippard, Dematerialisation of the Art Object,
— Seth Siegelaub & Jack Wendler, The Xerox Book,
    — Robert Smithson, A Sedimentation of the Mind: Earth Projects,
    — Robert Morris, Antiform,
    — Pier Paolo Pasolini, Il PCI ai Giovani.
    (Cf. Compilation – une expérience de l’exposition, Dijon, Les Presses du réel, 1998).
  • 具体展 I, II, III. Gutaï I (1954-1956),20 juin-2 août 1992Gutaï II (1956-1965), 5 janvier-14 février 1993, Gutaï III (1965-1972), 19 juin-18 juillet 1993, Ashiya City Museum of Art and History. Reconstitutions d’œuvres des trois épisodes des exposition Gutaï, suivies d’une exposition dans le parc de Ashiya (Ashia Chuo Kōen), 25 juillet-2 août 1993.
    Edition : Aishiya, Japon, Aishiya City Museum of Art and History
  • Reconstitution à échelle réduite de la scénographie de Frederick Kiesler pour Art of This Century, 1942, dans Exiles and Emigrés: The Flight of European Artists from Hitler, Los Angeles County Museum of Art, 23 février-11 mai 1997. Curator Stephanie Barron.
  • Fiction reconstructed, galerie Skuc, Ljubljana, 7 décembre 2000-15 janvier 2001, réunit Le Salon de Fleurus (NY), The Last Futurist Exhibition by Kasimir Malevich (Belgrade, 1985), International Exhibition of Modern Art présenté dans le Salon of the Museum of Contemporary Art (Belgrade, septembre 1986).
    — Repris Museum of Contemporary Art, Belgrade, janvier 2002.
  • 50 Jahre / Years documenta. 1955 – 2005. Eine Ausstellung in fünf Kapiteln, Friedricianum, Cassel, 1er septembre-20 novembre 2005. Curator Michael Glasmeier. Parmi les cinq chapitres : Archives in motion, en 11 salles, organise les archives de la Documenta ; Diskrete Energien est une sélection d’œuvres ayant figuré dans les documenta, censées être en opposiotion avec l’historiographie.
  • Reconstruction de l’exposition de l’Obmokhou (société des jeunes artistes) de mai-juin 1921 dans les salles de la collection permanente de la Galerie nationale Tretiakov, Moscou. Curator: Viatcheslav Koléïtchouk, 2006. Exécution SARL « Vkhoutemas XXIe siècle ». Réplique à l’identique des œuvres d’Alexandre Rodtchenko, Karl Ioganson, Konstantin Medounetski, des frères Guéorgui et Vladimir Stenberg, mais aussi reconstitution de l’accrochage.
  • Nachbau, de Simon Starling (20 avril-1er juillet 2007), est la reconstitution d’une salle du Folkwang Museum d’Essen, avant sa destruction pendant la guerre, d’après des photographies d’Albert Renger-Patzsche, de la fin des années 1920-début des années 1930, où se voit l’accrochage réalisés alors par le directeur Ernst Gosebruch. Starling a reconstitué l’ancienne architecture de la salle, dans le musée actuel. Les œuvres disparues figurent à l’aide de fac similés. Starling a photographié son exposition avec les mêmes cadrages que les photographies de Renger-Patzsche.
  • [Pour mémoire : L’exposition itinérante The Family of Man, conçue par Edward Steichen, pour le Moma (24 janvier-8 mai 1955), a été reconstituée en 3D par des étudiants en master (sciences écoomiques et sociales) de l’École polytechnique de Lausanne, sous la direction d’Olivier Lugon. Rapport du 18 juin 2007. Reconstitution 3D présentée au musée du Jeu de Paume, à paris (9 octobre-30 décembre 2007), et au musée de l’Élysée, à Lausanne(18 janvier-24 mars 2008).]
  • Allan Kaprow – Art as Life, Moca, Los Angeles, 23 mars-3à jiuin 2008, comprenait la recréation d’environnements de l’artiste. Le catalogue comporte une section « The Making of a Retrospective ».
  • Who’s Afraid of Jasper Johns? (Tony Shafrazi Gallery, New York, 9 mai-12 juillet 2008) consiste en la présentation d’œuvres de 22 artistes sur des murs recouverts de photographies à l’échelle 1 de leur propre état lors de l’exposition précédente, Four Friends, Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Donald Bechler, Kenny Scharf. Une exposition en forme de palimpseste, si l’on veut. Voir le catalogue bifrons de ces deux expositions successives dont la seconde conserve le fantôme de la première. Curators : Urs Fischer & Gavin Brown.
  • Dans le cadre de Retracing Exhibitions, curatrices Kari Conte et Florence Ostende, Royal College of Art, Londres, 2009, l’exposition Parallel of Life and Art créée par l’Independent Group à l’ICA (Londres, 1953) est reconstruite, display de Pïerre Leguillon.
    Parallel of Life and Art est aussi reconstruite au Hepworth Wakefield, 16 novembre 2013-19 avril 2015.
  • Art of two Germanys/Cold War Cultures, 25 janvier-19 avril 2009, au Los Angeles County Museum – Curators Stephanie Barron et Eckhart Gillen – contient des reconstitutions d’expositions personnelles. L’exposition a été montrée ensuite au Germanisches Nationalmuseum, Nuremberg (23 mai–6 septembre 2009), et au Deutsches Historisches Museum, Berlin (3 octobre, 2009–10 janvier, 2010).
    — La participation de Heinz Mack à l’Hommage à George de la Tour, organisé par la Galerie Diogenes, Berlin, 1960.
    Gerhard Richter: Volker Bradke, Galerie Schmela, Düsseldorf, 13 décembre 1966.
  • L’exposition Vide. Une rétrospective, Centre Georges Pompidou, 25 février-23 mars 2009 (curators : John M Armleder, Mathieu Copeland, Gustav Metzger, Mai-Thu Perret, Clive Phillpot). Sont évoquées :
    — La Spécialisation de la sensibilité à l’état matière première en sensiblité picturale d’Yves Klein, galerie Iris Clert, Paris, 1958 (connue comme exposition du Vide) ;
    — The Air-Conditioning Show de Art & Language, 1966-1967;
    — Some place to which we can come, and for a while « be free to think about what we are going to do (Marcuse), de Robert Barry, galerie Sperone, Turin, 1970;
    — Experimental Situation, de Robert Irwin, Ace Gallery, Los Angeles, 1970 ; October 7-October 10, Anna Leonowens Gallery, Nova Scotia College of Art and Design, de Michael Asher, Halifax, Canada, 1974;
    — l’exposition de Laurie Parsons à la Lorence-Monk Gallery, New York, 1990;
    — Haus Esters Piece, de Bethan Huws, Museum Haus Esters, Krefeld, 1993;
    — Money at the Kunsthalle Bern, de Maria Eichhorn, Kunsthalle, Berne, 2001;
    — More Silent Than Ever, de Roman Ondák, gb agency, Paris, 2006.
    Exposition reprise à la Kunsthalle de Berne et au centre Pompidou de Metz.
Catalogue édité par JRP/Ringier, éditions française et anglaise (Voids : A Retrospective).
  • John M. Armleder, Olivier Mosset New Paintings (Andrea Caratsch Galerie, Zürich, 7-28 mars 2009) se contente de représenter l’exposition d’Olivier Mosset, New Paintings, qui l’a précédé dans la même galerie et qui n’a pas changé de place.
  • Bodyspacemotionthings, une exposition participative de Robert Morris est reconstituée à la Tate Modern, dans le cadre d’un UBS Openings week-end (22-25 mai 2009), puis prolongée (jusqu’au 14 juin). L’exposition primitive ouverte à la Tate Gallery le 28 avril 1971 fut fermée au bout de quatre jours pour des raisons de sécurité. Des photographies de l’installation de 1971, avec le public participant, sont placardées dans la reconstitution.
  • Les Arts Incohérents réactivés, LiveInYourHead (espace d’exposition de la HEAD-Genève), 23 avril-30 mai 2009, est la « réconstitution » (ou l’invention !) d’œuvres des Arts Incohérents (1882-1891, voir plus haut), dont on ne connaît que le titre. Curators : Christian Besson, Samuel Gross, Angèle Laissue et Ambroise Tièche. Œuvres de : Agathe Agar, Louis Chatel, Gérard Collin-Thiébaut, Hervé Graumann, Hervé Laurent et Nathalie Wetzel, Jacques, Lizène, Ernest T., Christian Robert-Tissot, Marion Tampon-Lajariette, Ambroise Tièche…
  • Repetition: Summer Display 1983, au Van Abbe Museum d’Eindhoven (28 novembre 2009-21 mars 2010), curator Charles Esche, est une reconstruction de Zomeropstelling van de eigen collectie, une présentation estivale des collections du musée, curator Rudi Fuchs.
  • Atelier de Mondrian, 26, rue du Départ, Paris (situation de 1926) est reconstitué à l’échelle 1/1 (réalisation d’après les plans de Frans Postma, 1994-1995, Haarlem, Collection Link), exposition Mondrian et de Stijl, centre Georges Pompidou, Paris, 1er décembre 2010-21 mars 2011.
  • La Raumstadt de Frederick Kiesler () est reconstituée à exposition Mondrian et de Stijl, centre Georges Pompidou, Paris, 1er décembre 2010-21 mars 2011.
  • Le Display de Frederick Kiesler pour la galerie de Peggy Guggenheim, Art of This Century, New York, 1942, est reconstituées à l’échelle 1/3, par la Kiesler Foundation Vienna, Mariahilferstraße 1b, 1060 Vienne, et exposée du 31 mai 2011 au 14 janvier 2012.
  • L’exposition Celebration of the Body organisée en 1976 par Ingrid et Iain Baxter (N. E. Thing Co.) à Windsor, Canada, à l’occasion des jeux olympiques d’été de Montréal, est « réactivée » par Fabien Pinaroli : CoB#2, Lyon, Musée des moulages de l’université Louis-Lumière Lyon II, 25 avril-19 mai 2012.
    — Les « Two-Day Workshop » Re : Toward ‘Minor’ Histories of Exhibitions and Performances (Raven Row 56 Artillery Ln, E1 7ls UCL, Chadwick Bldg, Gower Street, WC1 6BT Londres, 5-6 septembre 2012, à l’occasion des jeux olympiques de Londres), organisés par Antony Hudek & Fabien Pinaroli, s’interrogent sur les stratégies de reenactment en matière d’exposition.
    : <https://minorhistories.wordpress.com>
    — L’ouvrage Re: vers une histoire mineure des expositions et des performances, sous la direction de Fabien Pinaroli (it : éditions, octobre 2014), est la retombée des épisodes, lyonnais et londonien, qui précédent. (contributions de Jean-Philippe Antoine, Pierre Bal-Blanc, Kiff Bamford, Lucas Bouissou, Olivier Bosson, Mathieu Copeland, Christophe Domino, Will Holder, Adam Lauder, Ju Hyun Lee & Ludovic Burel, CS Leigh, MoM (Museum of Museum), Warren Neidich, Émilie Parendeau, Fabien Pinaroli, Adrien Sina)
  • Les 1200 sacs de charbon accrochés au plafond par Marcel Duchamp, pour l’Exposition internationale du Surréalisme (Galerie des beaux-arts, 1938) est reprise dès l’entrée de l’exposition L’art en guerre, France 1938-1947 (Musée d’art moderne de la Ville de Paris, 12 octobre 2012-17 février 2013). Curators : Jacqueline Munck et Laurence Bertrand Dorléac.
  • Les Fleurs américaines, Le Plateau, Paris, 13 décembre 2012-17 février 2013. Réunit les collections du Salon de Fleurus, New York, et du Museum of American Art, Berlin. Commissaires : Élodie Royer & Joann Gourmel. Technical Assistant : Goran Djordjevic. (Le catalogue contient un entretien avec Walter Benjamin, porte-parole du MoAA.). 3 parties:
    — Autobiographie d’Alice B. Toklas
    — Musée d’art moderne
    — 50 ans d’art aux États-Unis
  • L’exposition When Attitudes Become Form, curator Germano Celant, Fondation Prada, 1erjuin-3 novembre 2013, tente de reconstituer l’exposition éponyme, curator Harald Szeemann, Kunsthalle de Berne, 1969. Les mêmes œuvres sont reprises ou, à défaut, signalées en pointillé au sol. Le plan est dupliqué dans l’espace de la Fondation Prada. Important catalogue.
  • L’Exposition surréaliste d’Objets (galerie Charles Raton, Paris, 1936) est en partie reconstituée pour l’exposition Le Surréalisme et l’Objet (centre Pompidou, 30 octobre 2013 – 3 mars 2014). En particulier la présentation en vitrines. Curator : Didier Ottinger.
  • L’exposition Richard Hamilton (Tate Modern, Londres, 13 février-26 mai 2014) comporte la reconstitution de trois dispositifs d’expositions de l’ICA : Growth and Form (ICA, Londres, 1951), Man, Machine, and Motion (ibidem, 1955), et An Exhibit (ibidem 1957).
  • Impact Art Vidéo 74, Circuit, Lausanne, 18 avril-23 mai 2015, montre des films présentés dans trois expositions d’art vidéo organisée par Jean Ott et le collectif Impact, à Lausanne : Art/Film/Vidéo 1972; Impact Art Vidéo Art 74 ; New Forms in Film 1974. Curators : François Bovier & Tristan Lavoyer. Catalogue.
  • Auf der Suche nach 0.10 – Die letze futurische Ausstellung der Malerei (fondation Beyeler, 4 octobre 2015-10 janvier 2016) reconstitue l’exposition Последняя футуристическая выставка картин „0,10” (La dernière exposition futuriste de peintures 0,10”) de Petrograd, en 1915. Curator Matthew Drutt.
  • Une rétrospective d’expositions fermées. Fri Art, Fribourg, 6 août-19 novembre 2016. Commissaire Mathieu Copeland.
    — 5-19 août 2016. Durand la fermeture estivale de la galerie Yvon Lambert à Paris, une exposition n’existe que par le texte apposé aux vitrines : « une exposition de lefevre jean claude 11.07/31.08 ‘81 ».
    — 20-26 août 2016. En février 1999, Swetlana Heger & Plamen Dejanov envoyaient le personnel de la galerie berlinoise Mehdi Chouakri en vacances et fermaient de fait l’espace. La pancarte originale de l’exposition annonçant la fermeture pour vacances de la galerie berlinoise est installée sur la porte Fri Art et en interdit l’accès.
    — 30-5 septembre 2016. En écho à la crise financière qui ébranle l’Argentine en 2002, Santiago Sierra bloque la Lisson Gallery de Londres, avec le même acier ondulé utilisé par les banques pour se protéger de leurs clients.
    — 8-9 septembre 2016. Pour son exposition personnelle en octobre 1968 dans le cadre de l’Experimental Art Cycle à Rosario en Argentine, Graciela Carnevale enferme à son insu le public dans la galerie,
    — 17-23 septembre 2016. Rirkrit Tiravanija, invité en 2007 à inaugurer l’espace d’exposition de l’Ontario College of Art and Design à Toronto, bloque l’entrée avec des parpaings sur lesquels il reprenait le slogan situationniste « Ne travaillez jamais ».
    — 26 septembre-2 octobre 2016. Robert Barry annonçait en 1969 que durant l’exposition, les galeries Eugenia Butler, Art & Project et Sperone seraient fermées.
    — 5-11 octobre 2016. Pour « Ah, Nil, Ah, A Ceremony of Psi’s Secret Embodiment Drowning in the Wilderness: Prototype Exhibition » à la galerie Naiqua en octobre 1964, la galerie est fermée.
    — 14-20 octobre 2016. Au printemps 2016, Maria Eichhorn demande à l’ensemble des employés de la Chisenhale Gallery à Londres de soustraire leur travail de l’institution, fermant ainsi par nécessité le centre d’art pour cinq semaines, 25 jours ou encore 175 heures de travail légal. Durant l’exposition 1 semaine, 5 jours, 41 heures de Maria Eichhorn, à Fri Art, l’équipe ne travaille pas. Le centre d’art et les bureaux sont fermés.
    — 22-28 ocotobre. Maurizio Cattelan
    — 2-8 novembre. Daniel Buren
    — 13-19 novembre. Hi Red Center
  • à suivre

 

 

 

[1] Cf. Maria Gough, « Constructivism desoriented: El Lissitzky’s Dresden and Hannover Demonstrationraüm », in Situating El Lissitzky. Vitebsk, Berlin, Moscow, sous la dir. de Nancy Perloff et Brian Reed, Los Angeles, The Getty Research Institute Publication Program, coll. «Issues & Debates», 2003, p. 77-125.