Tas

Récolte, nourriture, marchandise. Trophée. Art contemporain

Trophée

Égypte ancienne: décompte des vaincus par amputation (main ou pénis), trophée apporté au général ou au pharaon, ou encore décompté par un scribe (guerre contre les Hittites):

Autres trophées

Coral Gardens

Cf. Bronislaw Malinowski, Coral Gardens, 1935
Aux Trobriands, le jardinage s’accompagne de moments de monstration de la récolte (principalement des ignames) — Malinowski parle d’activité «esthétique», mais ce terme prête à confusion. Après un premier éclaircissage (basi), vient la récolte cérémonielle de taytu appelée tayoyuwa. Sur place, dans le jardin, on dresse des amoncellements coniques (gugula) sous une tonnelle de verdure (kolimomyo). Il y a autant de kalimomyo que de dons (urigubu) que le jardinier (tolytaytu — le maître du taytu) doit faire aux frères de son épouse. Le taytu réservé à l’ensemencement (yagogu) forme un petit tas (de base carrée ou triangulaire) placé dans un angle du kolymomyo. Autour de la pile principale, on dispose les tubercules abimés (unaus). Enfin, les tubercules destinés à la consommation personnelle (taytumvala), dont l’exhibition est toujours volontairement modeste, donnent lieu à de petits tas périphériques. Seuls ces derniers seront placés dans la réserve du jardinier (bwayma).

L’urigubu, lui, est transporté solennellement (dans un autre village) chez le beau-frère destinataire. À l’arrivée, devant la case du destinataire, tandis que le tolytaytu reste assis, les porteurs préparent une petite clôture (lolewo) et reconstruisent une pile de taytu, en laissant les plus beau tubercules à l’extérieur, bien visibles; il la couvre ensuite d’un berceau semblable au kolimomyo du jardin et y fixent des décorations, ainsi que les kalawa (feuilles servant au décompte des tubercules). Les tubercules donnés sont destinés à rejoindre le bwayma du destinataire. Les resserres (bwayma) sont à clairevoies et les ignames stockés sont visibles de l’extérieur.

Une autre occasion d’exposition a lieu lorsqu’éclate un différend réglé par une compétition entre village. Le défi du buritila’ulo fait suite à une injure : « gala kam» (tu n’as pas de nourriture). Il porte sur la capacité de montrer la plus grande quantité possible de nourriture. Le village offensé construit chez lui un premier cadre (liku) où seront enserré ses kuvi (ignames destinés à sa consommation personnelle, les taytu destinés au don cérémoniel aux beaux frères, étant exclus), ainsi que de la canne à sucre et du bétel. Le liku est calculé pour contenir exactement la nourriture qui sera donnée, et chaque donateur tient la comptabilité de ce qu’il apporte pour pouvoir récupérer sa part dans le contre-don. Parallèlement les longues ignames (kwibanena) sont disposées entre deux bâtons et ornées de serpentins de pendanus, formant ainsi des kaydavi. Les éléments du liku avec la nourriture sont transporté au village défié et reconstruit solidement

Enfin, à différentes occasions (construction d’un bwayma, cérémonie funèbre), ont lieu des distribution cérémonielle de nourriture (sagali), lesquelles s’accompagnent d’une exposition préalable.

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