Récolte, nourriture, marchandise. Trophée. Art contemporain
Trophée
Égypte ancienne: décompte des vaincus par amputation (main ou pénis), trophée apporté au général ou au pharaon, ou encore décompté par un scribe (guerre contre les Hittites):
- Temple de Medinet Habou, Thèbes, mur Est-gauche de la Cour d’audience, après le Premier Pylône, photo Anouket, forum ddcampo.com
- Détail du mur précédent: tas de mains coupées, photo Anouket, forum ddcampo.com
- Même endroit, tas de mains coupées, mur d’en face (?), photo Yoakam, forum ddcampo.com
- Tas de main coupées, mur extérieur ouest du temple de Ramsès II, à Abydos, photo Anouket, forum ddcampo.com
- Tas de pénis coupés, temple de Medinet Habou, photo Anouket, forum ddcampo.com
Autres trophées
- Les têtes des vaincus, Ninives, palais Sud-Ouest, cour XIX, photo RC Barnett et alii, Sculptures from the South-West Palace of Sennacherib at Nineveh, Londres, vol. 1-11, British Museum, 1998, pl. 288.
- 14 juillet 1919, rond-point des Champs-Élysées, trophée «1918», carte photographique.
Coral Gardens
Cf. Bronislaw Malinowski, Coral Gardens, 1935
Aux Trobriands, le jardinage s’accompagne de moments de monstration de la récolte (principalement des ignames) — Malinowski parle d’activité «esthétique», mais ce terme prête à confusion. Après un premier éclaircissage (basi), vient la récolte cérémonielle de taytu appelée tayoyuwa. Sur place, dans le jardin, on dresse des amoncellements coniques (gugula) sous une tonnelle de verdure (kolimomyo). Il y a autant de kalimomyo que de dons (urigubu) que le jardinier (tolytaytu — le maître du taytu) doit faire aux frères de son épouse. Le taytu réservé à l’ensemencement (yagogu) forme un petit tas (de base carrée ou triangulaire) placé dans un angle du kolymomyo. Autour de la pile principale, on dispose les tubercules abimés (unaus). Enfin, les tubercules destinés à la consommation personnelle (taytumvala), dont l’exhibition est toujours volontairement modeste, donnent lieu à de petits tas périphériques. Seuls ces derniers seront placés dans la réserve du jardinier (bwayma).
- Exposition des prémices
- Le couronnement du jardinage: l’urigubu sous le kolimomyo
L’urigubu, lui, est transporté solennellement (dans un autre village) chez le beau-frère destinataire. À l’arrivée, devant la case du destinataire, tandis que le tolytaytu reste assis, les porteurs préparent une petite clôture (lolewo) et reconstruisent une pile de taytu, en laissant les plus beau tubercules à l’extérieur, bien visibles; il la couvre ensuite d’un berceau semblable au kolimomyo du jardin et y fixent des décorations, ainsi que les kalawa (feuilles servant au décompte des tubercules). Les tubercules donnés sont destinés à rejoindre le bwayma du destinataire. Les resserres (bwayma) sont à clairevoies et les ignames stockés sont visibles de l’extérieur.
- Exposition de produits agricoles pendant le milamala (lunaison d’août)
- Construction d’une petite pile devant la resserre dun nouveau propriétaire
- Très grande pile en construction
- Grand amoncellement (gugula) décoré
- Approvisionnement cérémoniel du bwayma
- Trois bwayma
Une autre occasion d’exposition a lieu lorsqu’éclate un différend réglé par une compétition entre village. Le défi du buritila’ulo fait suite à une injure : « gala kam» (tu n’as pas de nourriture). Il porte sur la capacité de montrer la plus grande quantité possible de nourriture. Le village offensé construit chez lui un premier cadre (liku) où seront enserré ses kuvi (ignames destinés à sa consommation personnelle, les taytu destinés au don cérémoniel aux beaux frères, étant exclus), ainsi que de la canne à sucre et du bétel. Le liku est calculé pour contenir exactement la nourriture qui sera donnée, et chaque donateur tient la comptabilité de ce qu’il apporte pour pouvoir récupérer sa part dans le contre-don. Parallèlement les longues ignames (kwibanena) sont disposées entre deux bâtons et ornées de serpentins de pendanus, formant ainsi des kaydavi. Les éléments du liku avec la nourriture sont transporté au village défié et reconstruit solidement
- Buritila’ulo: construction du liku
- Exposition compétitive des plus grosse ignames
Enfin, à différentes occasions (construction d’un bwayma, cérémonie funèbre), ont lieu des distribution cérémonielle de nourriture (sagali), lesquelles s’accompagnent d’une exposition préalable.
- Trobriands: petite distribution funèbre d’ignames, Malinowski, Coral Gardens, 1935.
marché
- Marchand de fruit, Saigon, cp, photo Nadal, 1942.
- Le marché au bois de Tombouctou, cp Lévy et Neurdein, sd.
Art
- Allan Kaprow, Yard, jardin de la Marhta Jackson Gallery, New York, 1961.
- Robert Morris, Earthwork, exposition Earthworks, Dwan Gallery, New York, 5-30 octobre 1968
- Reiner Ruthenbeck, Papierhaufen, 1970, 600 feuilles de papier 50×50 cm chacune, tas ø 3m.