Smallville, Neuchâtel, 18 mars-24 avril 2016
Texte de présentation diffusé dans l’exposition
Pendant que Niki de Saint Phalle expire ses derniers souffles dans la douceur du climat de San Diego, d’étranges soucoupes volantes émergent peu à peu des profondeurs boueuses du lac de Neuchâtel. Portées par des géants de métal de 55m figées sous les eaux, ces constructions symboliseront la 7e exposition nationale suisse. Grand événement culturel fédérateur pour certains, apothéoses de l’indécence engendrant le pillage pur et simple de l’argent du contribuable pour d’autres, cette exposition ne laissera personne indifférent.
Peu de traces subsistent de la grande communion. Tout semble avoir disparu. À l’image du barbu charismatique, l’ennemi public n°1 de l’époque. En effet, les amplificateurs de lumière résiduelle ne perceront pas les derniers secrets enfouis dans les décombres du dédale souterraine Tora Bora.
SQection de gazoduc enfoncée trop profondément dans la vase, morceau de bâche à l’effigie de Bouddha ou tirage photographique d’yeux étrangement reptiliens, cet événement a pourtant produit son lot de reliques. Ces restes disparates sont principalement constitués d’ex indumentis, c’est-à-dire de reliques de seconde catégorie, d moindre importance, n’ayant pas grande valeur marchande. Cependant, ces modestes morceaux d’hisotire remplissent aisément leur fonction de support à souvenirs. Ils sertissent les mémoires les plus variées: de l’insouciante nuit de débauche adolescente passée au Cargo aux ballades dominicales en famille les plus sages à contempler la prestigieuse exposition d »‘Harld Szeemann sur l’Arteplage de Bienne.
En fusionnant le macrocosme d’une gigantesque exposition nationale dans le microcosme d’un événement à échelle réduite, la ée exposition de Smallville, sa propre expo 02, rassemble quelques uns de ces trésor de brocanteur en y mêlant discrètement des œuvres entretenant un rapport plus lointain voire hasardeux avec l’exposition nationale suisse.
- Opéra
Exemplaire de chaise du désigner hollandais Jan des Bouvrie qui faisait partie du mobilier de la salle à manger de l’hôtel Palafitte, luxueux hôtel construit dans le cadre de l’expo 02. - Empire of Silence
Fragment du pavillon événementiel de Swisscom situé sur l’Arteplage de Bienne. Érigé dans le port réaménagé pour l’occasion, cette immense structure se composait d’un cube noir recouvert de grillage d’une superficie de 1000 m2. Sa façade supportait un écran géant interactif de 40m de long composé de 100 yeux de couleur. En voici un.
À noter que les conspirationnistes pourraient y voir un cli d’œil aux «reptiliens». - Le Bien contre le Mal
Huie sur toile de l’artiste d’origine tessinoise Palo Saló, du feu collectif neuchâtelois Doux-Jésus, réalisée durant la période de l’exposition nationale. - Vestige de sculpture de David Stricker
Morceau de sculpture repêché par 10m de fond dans le lac de Neuchâtel, après avoir été vraisemblablement vandalisé par un groupuscule de skyliners. - Merde d’artiste (réédition, fondation Manzoni, 2013)
(Ou, en italien, Merda d’artista) est une œuvre de l’artiste italien Piero Manzoni influencé par les ready-made de Marcel Duchamp. L’œuvre, réalisée en 1961 se compose de 90 boîtes de conserve cylindriques, hermétiquement fermées et sensées contenir les excréments de l’artiste, étiquetées, numérotées et signées. - Orchidée
Huile sur bois de l’artiste suisse Jérôme Rudin, précoce talent originaire du Valais et dont les médias ont construite image sulfureuse au début des années 2000. - Roseau
Élément d’un aménagement de 100 000 M2 réalisé par l’Atelier Oï pour l’Arteplage de Neuchâtel. Cet élément fait partie des fétiches dont les admirateurs de l’exposition se sont emparés. - Bouddha
Morceau de bâche micro-perforée et découpée comme souvenir par un ancien collaborateur d’Expo 02.